Accueil Culture «Tumadhir’s Walk», exposition personnelle de Nicène Kossentini avec Alia Sellami à la galerie Selma Feriani: Cinétique du mot

«Tumadhir’s Walk», exposition personnelle de Nicène Kossentini avec Alia Sellami à la galerie Selma Feriani: Cinétique du mot

«Au féminin, elles ont pu extraire l’essence de l’expression à convier ces différents aspects esthétiques et sensoriels. Cherchant une multitude de possibilités à retrouver la ligne fine entre le seuil du tangible et du perceptible à travers la voix, le ton, la répétition, la composition et les sens de lectures».

L’artiste visuelle Nicène Kossentini invite pour son exposition personnelle «Tumadhir’s Walk», visible actuellement à la galerie Selma Feriani, la cantatrice Alia Sellami. Les deux artistes nous mènent vers un voyage inspiré par Al Khansa (nom d’emprunt de Tumadhir bint ‘Amr ibn al-Harith ibn al-Sharid), considérée comme l’une des poètes les plus influentes et les plus puissantes de l’Arabie préislamique et dont la poésie a continué à être célébrée à l’époque musulmane.

L’œuvre de Nicene Kossentini est une invitation à vivre en symbiose dans un espace de vie à la fois proche et lointain. Jouant avec les contrastes noir et blanc et les zones de semi-visibilité, Kossentini crée des environnements singuliers et minimalistes. Ses photographies et vidéos traquent les traces de sites et de surfaces en voie de disparition, hypnotisant le spectateur avec une picturalité qui incarne le temps, les moments de passages et de transitions, ou dans l’attente d’un événement imminent. Nomade dans la forme et la technique, à travers ses vidéos, photographies, sculptures, œuvres sur papier et peintures, elle interroge l’actualité mondiale. Dans cette perspective, elle s’oriente toujours vers la recherche de l’esthétique, du beau et de la poésie afin d’affronter la froideur de la violence.

Interprète, auteure-compositeur, performer et professeur de chant, Alia Sellami mêle avec la même maîtrise chant lyrique, contemporain, jazz et arabe. Le contexte artistique pluri- culturel et interdisciplinaire est déterminant dans son parcours. Elle aime pratiquer, des styles et des techniques de chant divers et se plaît à faire interagir, dans ses créations, toutes sortes de formes d’expressions artistiques.

La rencontre des deux dans «Tumadhir’s Walk» a donné lieu à un bel échange entre le son et l’encre …Car qui a dit que l’image est dépourvue de rythme, de musicalité…L’artiste visuelle et son invitée distillent, en images et en sons, des mots encrés et leurs vibrations. Une immersion sensorielle où des mots arabes prennent mouvements pour pulser sous les mains de Kossentini et voix avec l’installation sonore de Sellami. Prenant pour départ et comme matière le mot extrait de la poésie arabe, Alia Sellami et Nicène Kossentini «ont parcouru un chemin de lecture en côte à côte et Tumādhir fut leur troisième. Elles étaient à la quête d’une expérience, d’un voyage, elles ruminaient autour d’un champ magnétique où les mots orbitaient autour d’une vibration et une longueur d’onde», écrit la curatrice Salma Kossemtin.

«Au féminin, elles ont pu extraire, l’essence de l’expression à convier ces différents aspects esthétiques et sensoriels. Cherchant une multitude de possibilités à retrouver la ligne fine entre le seuil du tangible et du perceptible à travers la voix, le ton, la répétition, la composition et les sens de lectures», ajoute-t-elle.

“L’être à la limite : ces mots ne forment pas encore une proposition, encore moins un discours. Mais il y a là, pourvu qu’on en joue, de quoi engendrer à peu près” l’expérience poétique à travers une langue ouverte à interprétation, à une musicalité en apesanteur d’un terrain fertile de l’imaginaire de celui ou celle qui la reçoit».

Un voyage immersif à vivre jusqu’au 21 janvier 2023.

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